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La charte du bénévole a pour but, notamment en rappelant les valeurs et les objectifs de la MDA, de clarifier la place et la mission des bénévoles et des salariés auprès des accueillis.
Cette charte est remise à chaque bénévole lors de son intégration au sein de l’association La Maison de l’Amitié la Défense.

L’activité de la Maison de l’Amitié repose sur 3 groupes de personnes : les accueillis, les bénévoles et les salariés. A ces 3 groupes, s’ajoutent également les amis et sympathisants, les partenaires, les financeurs, etc. Chacun de ces groupes, et en particulier les trois premiers, est amené à interagir pour le « bien » de tous, avec ses propres motivations.

Par leur présence et leur action, les bénévoles tiennent une place importante au sein de la MDA. Chaque bénévole a ses propres motivations pour rejoindre et participer à la vie de la Maison de l’Amitié. Chacun a également des disponibilités et un niveau d’engagement qui lui est propre. Aujourd’hui, il y a essentiellement 2 grandes familles de bénévoles :
 des bénévoles salariés, notamment des « Tours de La Défense », qui sont essentiellement présents au p’tit café et à la bagagerie,
 des bénévoles qui n’ont pas ou plus d’activité professionnelle et qui se sont engagés auprès de la MDA avec des horaires plus souples que les premiers.

La plupart des bénévoles s’engagent pour une mission d’accueil et d’échange avec les accueillis, d’autres choisissent de participer à la gouvernance de la MDA (en étant par exemple membres du Conseil d’Administration) et d’autres encore s’investissent dans la logistique et l’intendance. Certains cumulent 2 ou 3 engagements.

Le bénévole peut donc avoir plusieurs fonctions au sein de la MDA. Il lui faut prendre soin de s’adapter au cadre que requiert sa fonction du moment et d’agir en conséquence.

ORIGINE ET INSPIRATION DE L’ASSOCIATION

Geneviève Gazeau, présidente d’honneur de l’association a créé, à la fin de l’année 1998, la MDA pour faire se rencontrer des personnes en difficulté sociale et des personnes qui souhaitent leur apporter une aide et recevoir en échange la richesse de leurs expériences.

Elle-même, et toutes les personnes ayant participé à la création de l’association avaient pour objectif de favoriser la mixité sociale par la rencontre entre individus de tous milieux sociaux et leur offrir la possibilité de faire « un bout de chemin ensemble ». En s’installant au cœur du quartier de La Défense, Geneviève avait également souhaité que la valeur du travail puisse être partagée entre les salariés des tours et les accueillis et qu’ils soient ainsi encouragés dans la recherche d’un emploi.

Pour cela, la MDA offre :
• Aux « sans-toits », un accueil d’urgence chaleureux pour leur permettre de satisfaire des besoins de base, mais aussi, une « remise en route » de la personne et l’amorce d’un processus de stabilisation.
• Aux « avec-toits » (bénévoles-accueillants), un lieu et des opportunités pour la rencontre et la possibilité de partager du temps avec des personnes qui sont hors des sphères sociales de leur quotidien.

L’accueil se décompose en 5 modalités: le P’tit Café, les maraudes, l’accueil de jour, les activités de dynamisation (ateliers et séjours à l’extérieur), et l’hébergement de nuit (uniquement lors des périodes de Grand Froid).

La MDA s’est au fil du temps professionnalisée, en maintenant sa vocation d’accueil et d’accompagnement.

LES VALEURS DE LA MAISON DE L’AMITIE

Les valeurs de la Maison de l’Amitié définissent l’esprit avec lequel elle met en œuvre sa vocation.
L’ouverture à tous, raison d’être et fondement de la MDA

La MDA est ouverte à toute personne adulte en situation de précarité et qui se montre respectueuse de tous.
• La MDA est ouverte, sans discrimination et dans la mesure de ses capacités d’accueil (jusqu’à 50 personnes en même temps), à toute personne respectant les lieux et les règles de vie de la MDA.
• Le café du matin et les collations se veulent des moments conviviaux, d’échanges et de partage, d’accueil et d’écoute entre chaque personne accueillie et toute personne, venue de l’extérieur, qui souhaite y participer.
• Lorsque des bénévoles désirent s’investir à la MDA, ils doivent s’engager à respecter une totale neutralité vis à vis du religieux, du politique, du syndical, quand ils agissent au sein de la MDA et au nom de l’association.

La confiance, base nécessaire au bon fonctionnement

• La Maison de l’Amitié vit par la confiance accordée à chaque personne qui franchit sa porte.
• Le climat de confiance voulu et dont chacun a à prendre soin, mêlé au maintien du cadre, permet des relations tout en bienveillance, où chacun (bénévole, salarié ou accueilli) a sa place et la possibilité de s’y épanouir.
• Chaque bénévole est le maillon d’une chaîne. Il est là pour un temps donné, parfois sur du long terme, parfois de passage, et chacun a la même importance et la même place. Chacun est remplaçable dans son action, mais est unique dans sa manière d’être et de faire. La confiance lui permet de se déployer, en œuvrant dans le labeur de l’autre.

Le don, acte essentiel et gratuit

• La MDA fait partie d’un réseau de solidarité dont elle bénéficie et pour lequel elle œuvre. Il est donc cohérent et logique que chacun prenne soin de ne pas gaspiller, et gère bien les déchets.
• Régulièrement, il lui arrive de recevoir des dons de particuliers et d’entreprises. Il convient de les utiliser au mieux, en distribution immédiate ou différée, selon le produit.
• A l’intérieur de la Maison, chaque personne apporte quelque chose d’elle-même pour le bénéfice de tous : soit par le partage de son expérience de vie ou de ses connaissances, soit en offrant son temps et ses capacités pour l’entretien des lieux ou l’entraide matérielle ou morale. Les bénévoles et accueillis veillent par leur propre comportement à développer l’apport de chacun. C’est un enrichissement mutuel.

L’intégrité, garantie de la cohérence de l’accompagnement

• Pour ce faire, chaque bénévole et chaque professionnel se doit de respecter le champ d’action de l’autre, en le soutenant et en collaborant, dans une atmosphère d’échange et de reconnaissance.
• Les relations entre bénévoles et accueillis restent dans le cadre de la Maison de l’Amitié. Le bénévole agit au nom de l’association, et l’ensemble constitué garantit la cohérence et l’intégrité du fonctionnement.
• L’esprit d’équipe permet à chaque bénévole d’agir en transparence, et l’entraide qui en découle, à travers la connaissance offerte par le temps et les échanges et formations proposées, garantit la clarté de l’accompagnement.

La confiance mutuelle, entre bénévoles et entre équipes et accueillis, nécessite que chacun respecte le temps dont la personne a besoin. L’esprit d’équipe se construit petit à petit, et la participation des bénévoles aux différentes propositions de formations et autres rencontres (Conseil de Maison, CVS, déjeuners de services…) permet d’enrichir et de souder le groupe autour d’une vision commune et cohérente.

LES SALARIES ET LES BENEVOLES

Les salariés
L’équipe se compose d’un directeur, d’une cheffe de service, d’une responsable de la bagagerie et de l’animation du réseau des bénévoles, d’une équipe de travailleurs sociaux : une assistante de service social, une éducatrice spécialisée, une travailleuse sociale, d’un régisseur, d’une maitresse de maison et d’un agent d’entretien.

Même si un certain nombre d’actions est mené conjointement auprès des accueillis, chaque professionnel a une fonction qui lui est propre dans le cadre de travail mis en place par la MDA.

Tous les salariés sont garant du respect des règles de bon fonctionnement de la Maison de l’Amitié en lien avec la direction de l’accueil de jour.

L’équipe intervenant en salle accueil les personnes et gère l’accès aux services des douches, de la laverie et les boissons (café, thé, collations). Au-delà de la gestion des stocks et des dons reçus par la Maison de l’Amitié, le régisseur et la maîtresse de maison ont des liens privilégiés avec les personnes accueillies et veillent à une ambiance conviviale et sereine dans l’accueil de jour.

L’équipe des travailleurs sociaux, intervient auprès des personnes accueillies pour :
• Accueillir, créer du lien, accompagner, évaluer et orienter,
• L’accompagnement socio-éducatif s’axe sur différents aspects tant individuels que collectifs :
• En individuel : démarches administratives, conseil, médiation avec les structures partenaires, accompagnements physiques dans les différentes institutions,
• En collectif : élaboration et mise en œuvre des ateliers de dynamisation et des séjours de rupture
• Veille sociale et travail en réseau avec les structures du territoire.
• Les travailleurs sociaux de la MDA effectuent un travail de fond avec les accueillis en les aidant à réapprendre à gérer leur temps, à planifier leurs démarches, à s’inscrire dans un cadre collectif, à anticiper leurs besoins et à respecter les règles de la MDA.

L’équipe de service social est soumise à la confidentialité des échanges dans leur accompagnement des personnes accueillies.

Les bénévoles
Les bénévoles offrent une écoute bienveillante en prenant soin de ne pas porter de jugement hâtif et sans fondement. Face aux difficultés rencontrées par les accueillis, les bénévoles peuvent leur conseiller de s’adresser aux travailleurs sociaux qui sont en situation de répondre à la plupart de leurs demandes, et peuvent aussi être le « relai » dont les travailleurs sociaux peuvent avoir besoin.

Le bénévole doit veiller à trouver un équilibre entre vérité de relation et distance nécessaire, pour des relations saines et ajustées.

Rôle et place du bénévole

Le bénévole, engagé auprès des accueillis, est responsable devant le directeur de la MDA de l’activité ou du service dont il a pris l’engagement. S’il ne peut pas ou ne peut plus honorer son engagement, il doit en informer le directeur. Il en est de même s’il décide de quitter la MDA.
La relation entre bénévoles et professionnels doit s’établir en bonne intelligence puisque leur action complémentaire va dans le même sens : apporter aide et soutien aux accueillis. Les bénévoles ont essentiellement une écoute bienveillante. Les salariés, et plus spécifiquement les travailleurs sociaux, ont une écoute professionnelle qui leur permet de répondre à des demandes précises d’ordre social. Il se peut qu’un échange d’information ou de constat fait au sujet d’un accueilli s’avère nécessaire, en dehors de la présence de ce dernier. Il est donc important de rendre possible cet échange afin de créer une cohésion entre bénévoles et professionnels pour le bien-être et un meilleur accompagnement des accueillis.
Le bénévole peut également faire le lien entre le professionnel et l’accueilli quand ce dernier, pour des raisons qui lui sont propres, choisit de confier au bénévole, le désarroi ou la difficulté dans laquelle il se trouve. Le bénévole peut alors conseiller à l’accueilli de s’adresser directement aux professionnels ou de l’accompagner dans cette démarche, pour lui éviter d’être pris dans une position qui n’est pas de son ressort et qui le dépasse. Pour des raisons de confidentialité, le bénévole ne pourra pas être tenu informé des suites données par le travailleur social sauf si la personne accueillie souhaite l’en informer directement.

Il peut arriver que l’avis d’un bénévole diffère de celui de l’équipe des salariés sur tel ou tel point du règlement, ou à propos d’une réaction par rapport à une situation précise. Dans ce cas, il est tenu sur le coup de ne pas faire état de ses divergences d’opinion sans avoir rencontré un salarié, afin de relire la situation, avec recul, pour une meilleure compréhension et un travail ensemble cohérent. Les retours des bénévoles sont bienvenus, ils permettent aux salariés de réfléchir et d’affiner leur accompagnement.
Si un bénévole et un accueilli ont un différend à titre personnel, le bénévole ne peut pas user de sa position pour l’exclure des locaux de la MDA. L’exclusion d’un accueilli ne relève pas de son rôle, mais de celui du directeur, ou de la chef de service. Pour cela, il est primordial de signaler toute situation qui le nécessite.
En revanche, si un accueilli a un comportement qui trouble le calme de la MDA ou qui porte atteinte à la dignité ou à la sécurité de toute personne présente, le bénévole, en accord avec ses collègues, peut signifier à la personne qu’elle n’est plus la bienvenue, remplir une fiche d’événement indésirable, et passer le relai à la direction. (en cas d’extrême urgence, il a bien entendu la possibilité d’appeler la police).

Savoir-être
Le bénévole se souvient que ce n’est pas le fait de servir un café, donner un sandwich ou cocher un nom qui importe le plus, mais bien la manière de le faire, tout en ouverture, en accueil et en bienveillance. C’est la simplicité de ce qui est fait qui touche et peut permettre à l’autre de rebondir. Une personne qui vient et se voit servir un café avec un grand sourire, par une autre qui l’appelle par son propre nom, n’est-il pas réchauffé bien plus que physiquement ? Il est reconnu.

Le bénévole n’a ni obligation de moyen, ni obligation de résultat. S’il s’engage, c’est bien sûr pour une action précise, mais cette action n’est pas un absolu en soi, elle est plutôt offerte comme tremplin pour créer la relation.
L’action elle-même est utile et parfois même nécessaire puisqu’elle peut être une réponse à des besoins physiologiques. Elle est aussi le soutien d’une réponse à une toute autre demande, besoin non exprimé mais pourtant aussi prégnant : d’être reconnu comme une personne importante, à part entière.
Le rôle du bénévole est tout autant d’être, que de faire.
La gratuité de l’action du bénévole rappelle de manière claire à chacun de ceux qui franchissent le seuil de la Maison de l’Amitié, que la relation humaine n’est pas de l’ordre de ce qui s’achète.
Il s’agit de restaurer, en chacun, la vision qu’il peut avoir de lui-même, et petit à petit travailler à lui faire retrouver de sa propre dignité.
A cause du lien créé, et pour respecter cela, le bénévole se doit de faire preuve de discrétion en ce qui le concerne, et ce tout particulièrement en dehors du cadre de la MDA. Il lui est donc demandé de ne pas éventer d’information concernant l’accueilli, à toute personne qui n’est pas rattachée à la MDA. L’action du travailleur social et l’action du bénévole auprès d’une même personne sont complémentaires quand l’un comme l’autre utilise ses compétences dans un projet commun : répondre aux besoins de l’accueilli.

Parcours d’arrivée
Avant de rejoindre tel ou tel service, le nouveau bénévole est invité à prendre rendez-vous avec la personne responsable du recrutement et de la formation des bénévoles, ou le cas échéant le directeur, afin de prendre contact, de profiter d’une première présentation de la Maison de l’Amitié, et de définir ensemble quel service serait le plus adapté et où le bénévole serait le plus à l’aise.
Un point sera fait rapidement par la suite, par mail ou de préférence de visu, pour voir ensemble les diverses questions qui peuvent apparaître, et pour que le bénévole reçoive le livret d’accueil, et puisse signer son adhésion à l’association.

Rencontres et formations
Afin d’aider les bénévoles dans leur service, la Maison de l’Amitié met en place des rencontres et des formations, de différents formats, en faisant intervenir différentes personnes chacune compétente dans leur domaine.
Les liens entre bénévoles peuvent se créer et se décliner de plusieurs manières :

• des cahiers de transmission, des doodle ou autres moyens de communication au sein d’un service particulier,
• des déjeuners en commun, par service, ou services mélangés, afin de mieux se connaître et mieux œuvrer ensemble,
• des soirées de formation thématiques, par des intervenants compétents, sur les questions auxquelles nous sommes confrontés au quotidien (exclusion, accueil, écoute, addiction…)
• des journées à vivre ensemble, autour d’un thème en lien avec le sens, moyen privilégié pour se souvenir ensemble du pourquoi et partager et creuser son expérience autrement.
• Ce parcours de formation proposé se construit avec et pour les bénévoles, chacun peut se sentir concerné et être force de proposition.